Logé dans le maquis provençal, au pied du mont Ventoux, le gîte d’accueil a pris des allures de base scientifique. Un campement de tentes est apparu comme sorti par magie du sol, et un atelier d’exploration et de création s’est lové dans la vieille bâtisse.

^{Vue sur le paysage depuis le gîte.}
L’équipe OSI arrivée la veille est impatiente de rencontrer les participants dans ce cadre champêtre. Déjà, de nombreux animaux ont pointé le bout de leur nez pour voir ce qu’il se passait. Ainsi, depuis le préau, il est possible de voir les cigales et les papillons évoluer dans les arbres et dans la prairie rase. Ils ne savent pas encore que d’ici quelques jours ils feront l’objet de toutes nos attentions.

^{Cigale plébéienne (Lyristes plebejus), la plus grande d’Europe.}
En effet, ils seront source d’inspiration pour nos petits chercheurs, à moins que les fauvettes et les perdrix ne leur volent la vedette.

^{Imprimantes 3D pour la conception biomimétique.}
Au frais des vieilles pierres, dans l’atelier de conception, les caisses de LEGO techniques attendent sagement d’être explorées, les imprimantes 3D ronronnent à rythme régulier et les guides d’identification posés sur les étagères patientes avant d’être ouverts sur le terrain.

Il ne manque plus que toi pour donner vie au séjour !

^{POINT MÉTÉO :}
Les températures moyennes sont de 18° degrés en matinée et 32° degrés pour l’après-midi, le vent est faible et le ciel est dégagé. Aucune précipitation n’est attendue pour les jours à venir.

Tout le monde est bien arrivé et a prit possession de ses quartiers d’été ! C’est autour d’un repas convivial que les enfants ont pu faire connaissance. Un temps aussi pour poser les premières règles de vie commune, explorer ce qui sera le quotidien de tous pendant ces quelques jours, et découvrir (ou redécouvrir) la joie que procure de faire sa vaisselle soit même.

Après une veillée partagée, il est temps de regagner ses pénates, et si certains sont en dortoir, d’autres s’aventurent à tester la nuit sous tente en compagnie du groupe en séjour paléo. Bien qu’il soit tentant de bavarder en regardant la nuit étoilée, les yeux ont fini par se fermer rapidement.

D’autres nouvelles à venir bientôt !

Premier petit-déjeuner. La nuit a été douce et sans vent. Les lève-tôt sont déjà debout que les céréales sont servies. Si certains ont mis un peu de temps à s’endormir, la plupart des enfants ont bien vite plongé dans le sommeil pour cette première nuit. 

À 8 heures pétantes, tout le monde part sur le terrain pour découvrir le maquis et les espèces qui le composent. Au programme : protocole dendromicrohabitats pour chercher les cavités (il s’agit des trous liés aux arbres et arbustes mais aussi les blessures du bois, les mousses et les lichens), jeu sur la chaîne trophique, techniques pour retourner les pierres à la recherche d’animaux, et observation de quelques espèces mimétiques comme les papillons, les criquets et les cigales dont les mues ont été collectées pour les dessins d’observation de la semaine. 

12 heures, le moment de reprendre des forces autour d’un gratin de ravioles à la provençale. C’est aussi l’occasion d’observer le petit scorpion (inoffensif) capturé la veille au soir et d’apprendre à le relâcher en sécurité en lui construisant un abri adéquat.
Reprise à 14 heures des activités scientifiques, avec la découverte du biomimétisme autour d’un jeu de carte d’association d’images et d’un débat argumentatif puis, d’un atelier de construction. 23 kilos de LEGO sont mis à disposition pour reproduire le mécanisme d’un organe ou d’un organisme vivant. Araignées, méduses, crevettes pistolets, mantes religieuses, scorpions, grenouille... nombreux sont les animaux à avoir inspiré nos artistes de l’après-midi. Un atelier qui se poursuivra après le goûter et le lendemain. 
18 heures 45, départ pour le mont Saint Claude (846 m d’altitude), pour une randonnée de 35 minutes ayant pour récompense de manger au sommet de la colline. Sur le chemin nous tombons sur des fossiles d’ammonites, des crottes de renard, des empreintes de chamois, de sangliers et de chevreuils, des cavités identifiées grâces aux inventaires du matin, des lavandes sauvages, pour finir par l’observation d’un vol d’une centaine de martinets noirs au-dessus de nos têtes au sommet. Le repas bien avancé, avec divers observations (fourmis, phasmes, empuses), nous rentrons au gîte pour écouter la légende de Zeus, celle de Callisto et celle de Prométhée avant de passer pour la plupart participants, leur première nuit à la belle étoile, à la recherche de Callisto caché dans la grande ours mais aussi des satellites et des étoiles filantes.

Levé en douceur, la fraîcheur de la nuit laissant certains dormir plus tardivement que la veille dans les herbes hautes bien que le soleil est pointé le bout de son nez depuis longtemps. Cette fraîcheur est retrouvée dès les activités scientifiques de la matinée.

Au programme :
 marche de 8 heures à 8 heures 30 jusqu’au terrain
 inventaires faunistiques de 8 heures 30 jusqu’à 9 heures 45
 construction d’abris de 9 heures 45 jusqu’à 10 heures 45
 retour au gîte avec collecte de fossiles en cours de route de 10 heures 45 jusqu’à 11 heures 15

Parmi les espèces observées dans la forêt du Mont Saint Claude, on compte le phasme étrusque, le lézard à deux raies, le faucon crécerelle mais surtout des papillons tels que des argus, des demi-deuils, des citrons de Provence, des Belles dames ou encore des piérides. Au final une trentaine d’espèces ont pu remplir les tableaux d’inventaires. S’ajoutent à cela les empreintes vues la veille et dont les moulages en plâtre trônent dans la salle d’activité : chamois, sanglier et chevreuil font partie de la liste.

À l’ombre des arbres, plusieurs abris à faune ont également été créés, permettant à chacun d’apprendre comment aider la faune avec des éléments simples, issus de la nature et abondants. Ainsi un abris à hérisson, deux reposoirs à reptiles et des gîtes à pince oreille ont été fabriqués puis installés. Sur le retour, une « Big Ammonite » comme elle a été nommée a été récolté

Le repas et le temps calme passés (à jouer à des jeux de sociétés, à siester ou à dessiner), il est l’heure de reprendre les activités scientifiques. l’objectif de l’après-midi : découvrir le dessin naturaliste et technique, illustrer le mouvement sur papier et le reproduire en LEGO. Ainsi sont apparus des pattes d’araignées, des queues de scorpions, des crevettes pistolets ou encore des pattes d’autruches.

La journée s’est terminée par une trace maudite dans la grande prairie.

Aujourd’hui, les participants du séjour biomimétisme échangent leur place avec ceux de paléo ! Les voilà partis à la chasse aux fossiles sous le soleil provençal avec Anna et Milan. Dans les sacs et les poches, très vite, s’entassent les ammonites et les bélémnites. Des trésors obtenus suite à une marche serpentant dans le maquis et qui aura fait naître « des rivières dans les dos » et des « lacs sous les casquettes » mais fort heureusement, l’effort est assuré par « un solide petit déjeuner de trésors » selon les plus gourmands.

Autre découverte, celle des roches et des sédiments. Certains se sont même essayé à la création en manipulant le sable, l’argile et divers graviers pour fabriquer des billes et de petites objets. Une passion nouvelle qui sera mit à profit pour la veillé du soir. En attendant, l’heure du repas sonne et avec plaisir que nous découvrons affiché sur le tableau des menus « brownie au chocolat et aux marrons ».

L’après-midi a été dédiée à l’identification des fossiles trouvés le matin. Au programme : des rostres, des amonites roulées et des bélénites. Équipés de loupes binoculaires, de clés d’identification, de tamis et de fraiseuses, les enfants ont pu découvrir les animaux des temps jadis qui peuplaient alors la région, un moyen de mettre en parralèlle cet inventaire de fossiles et celui des papillons, grands mammfères et divers insectes qu’ils ont pu réaliser jusqu’à présent.

La soirée s’est organisée autour d’un pique-nique à la rivière (melon, pastèque et quiche) avec trempette des pieds dans l’eau, de la fabrication de divers édifices à l’aide de pierre et de glaise, de l’observation de la petite faune de la rivière puis au retour, s’est prolongée puis terminée par le jeu du « Grumpf » dans la prairie avant que tout le monde ne regagne le dortoir ou les temps.

« Je me présente : je suis Gilbert, Gilbert le Criquet. Le matin tranquille sur une herbe je regarde les enfants se lever doucement, descendre encore tout fatigué sous le préau et se réjouir qu’il n’y ait pas eu d’orage. Discrètement, je les suit, intrigué par ces petites bouilles avec des rêves pleins les yeux. Ils prennent un petit déjeuner, et moi aussi, je l’ai bien mérité, j’ai chanté toute la nuit. Après, ils partent en expédition. Je dois les suivre en bondissant, ils vont trop vite pour moi ! Au pied du mont st Claude, ma curiosité l’emporte et je suis attrapé par l’un de ces enfants. J’essaie de me débattre mais il me garde bien fermement. Je pense mon heure venu mais finalement il me relâche. Je lui suis très grandement reconnaissant, je saute alors sur sa casquette et je le suit pour la suite de la balade. Arrivés dans uen clairière, les voilà qui stoppent leur marche et qui s’affaire à répondre à divers questions »D’où vient le charbon ? Quel numéro faire ne cas d’incendie ? Les feux de forêts sont-ils naturels ?" et j’en passe. Une fois la réponse donnée les voilà qui se munissent d’une carte et qui partent récolter divers matériaux en forêt ... quelle drôle d’idée ! Chamoignons, mousses, bois sec, bois dur, glands et autres pommes de pin finissent dans leurs sacs, à croire qu’ils veulent imiter la forêt ne devenant des arbres ! La collecte fini, les voilà partie pour une randonnée tout au tour du Mont Saint Claude, à collecter les plumes d’oiseaux de proie et les exuvies de cigles : plus de 100 !

Caché dans un revers d’un sac à dos, je m’invite à la table du gîte. Le grâtin de pâtes englouti et le boeuf bourgignon dévoré, nous voilà partis en atelier pour une grande séance de conception. Les abris sont esquissés et pendant que certains teste le logiciel sur pc et d’autres lancent les impressions sur imprimante 3D, une partie de l’équipe teste divers matériaux : torchi, plâtre, herbes sèches, feuilles mortes ou encore bois de fruitiers. Je suis ravie de voir qu’il y a même quelque chose pour moi !

Je m’éclipse le temps du repas pour regagner ma prairie mais celle-ci reste calme peut de temps, un déferlement se faisant rapidement sentir. En effet une meute de jeunes humains se rue dans celle-ci pour se lancer dans un béret endiablé ! Ouf, il est l’heure de se coucher mais mon répit est court, entre ceux qui dorment à la belle étoile et ceux qui ronfle, je me dis que je me suis mis dans une drôle d’aventure à suivre cette joyeuse horde !